Résumé :
|
En 1905, dans Le Mot d'esprit et ses rapports avec l'inconscient, Sigmund Freud raconte et analyse une vingtaine d'histoires juives (ashkénazes). Certaines qu'il trouve excellentes - sur l'impertinence du 'schnorrer' (qui réclame comme son dû l'argent des riches), sur le cynisme du 'shadh'èn' (qui marie homme et femme de la communauté et unit deux familles, comme d'autres font du commerce), sur la logique renversante du rabbin... - ressortissent de ce qu'il appelle alors l'humour juif. Pourtant jamais Freud ne définit ce qu'est cet humour juif dont il parle et dont il est friand ; pas même dans le texte consacré à l'humour qu'il publie en 1928, en abandonnant d'ailleurs le qualificatif (ou signifiant) juif. Au regard de l'évolution de la pensée freudienne et des textes analytiques parus par la suite sur le sujet, un psychanalyste s'interroge dans l'ouvrage : l'humour juif existe-t-il ? Choisissant la voie de la confrontation éthique, voire surmoïque, de la raison juive, considérée, évaluée et même caricaturée à l'aune de la morale chrétienne et de la pensée laïque, il tente de révéler cet humour juif. Rappelant que, dès le sixième siècle, l'empereur Justinien a mis en garde contre les interprétations insensées auxquelles se livrent les Juifs, il fait apparaître ce qu'il nomme la 'folie juive', à la fois dans l'humour yiddish et dans la psychanalyse, dont il évoque les points communs qui viennent saper les fondements de la raison, de l'ordre et de la vérité.
|