Résumé :
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Introduction : Les auteurs soulèvent plusieurs questions relatives aux écrits, témoignages, autofictions publiés par les victimes d’attentats : pourquoi se raconter ? Quelles sont les motivations qui poussent un écrivain, un essayiste, un anonyme à faire le récit de sa vie ou d’un segment de sa vie ? Qu’est-ce qui déclenche ce besoin, cette envie ? Quels sont les destinataires de ces messages ? Méthodologie : Il s’agit d’une recherche originale, les auteurs n’ayant pas retrouvé dans la littérature spécialisée ce type d’approche. Analyse de textes de victimes (rédigés par les victimes directes ou indirectes ou par leurs proches) en fonction de plusieurs paramètres, dont la succession chronologique – parfois minutieuse – des événements, la narration de vécus personnels à distances parfois très variables des situations qui les inspirent. Analyse : Il s’agit d’une analyse en réseau selon la méthode de l’Epistémologie clinique comparative dont il ressort que la structure et la construction littéraire choisies par les auteurs sont très variées, tout comme les genres littéraires maîtrisés ou esquissés auxquels ils se rattachent. Les rôles de ces textes et les fonctions auxquels vient répondre la construction de tels récits diffèrent selon les victimes ; on retrouve souvent une fonction de mise à distance, une prise de recul par rapport à un moment de sa vie qui affecte son devenir. Par rapport au lecteur, la fonction de témoignage et de partage ne semble pas une explication suffisante, alors que le besoin de faire vivre chaque disparu dans la mémoire collective apparaît souvent pour la victime comme une nécessité. La Narratologie et les études de Ricoeur sur l’identité et la constitution de soi ont souligné la richesse de la notion d’unité narrative de la vie tout en prenant en considération les difficultés qu’elle soulève. Conclusion : Les écrits de victimes rendent compte d’un vécu individuel à différents moments de l’évolution du trauma et de l’état séquellaire ; le moment du passage à l’écriture, à proximité ou à distance de l’attentat, est variable, tout comme l’évolution du stress post-traumatique ; quant à l’état séquellaire, il est souvent apprécié différemment par la victime, son entourage et les professionnels. [résumé d'auteur]
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