Résumé :
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Cet article présente la théorie de la dissociation structurelle de la personnalité développée par Van der Hart, Nijenhuis et Steele (2006 ; 2010) sur la base des travaux de Janet. Cette théorie permet de conceptualiser les troubles d’origine traumatique en tant que troubles de nature dissociative, du plus simple comme le trouble de stress post-traumatique au plus complexe comme le trouble dissociatif de l’identité. Elle définit le concept de dissociation comme une division de la personnalité pré-morbide en deux ou plusieurs parties dans les suites d’événements traumatiques lorsque le sujet ne possède pas assez de capacités intégratives. Les capacités intégratives sont faites de deux actions : la synthèse et la réalisation (comprenant la personnalisation et la présentification). Les parties dissociatives sont de deux types : (1) la partie émotionnelle de la personnalité qui reste fixée sur l’expérience traumatisante et s’engage dans le système d’action défensif (attaque, fuite, mort feinte, soumission, figement, hypervigilance) ou le système d’attachement comme les pleurs d’attachement; (2) la partie apparemment normale de la personnalité qui s’engage dans les activités du quotidien et tente d’éviter les souvenirs traumatiques, leurs rappels et les intrusions des parties émotionnelles. Cet article présente l’apport des théories de l’apprentissage à cette théorie, qui sont en jeu en particulier dans le maintien de la dissociation structurelle. La définition de la dissociation proposée par ces auteurs permet de différencier des symptômes qui peuvent sembler similaires mais qui sont néanmoins distincts. La théorie de la dissociation structurelle de la personnalité présente un intérêt notable pour conceptualiser les troubles d’origine traumatique, et elle a sa place dans le champ des thérapies cognitivo-comportementales.[Résumé d'auteur]
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