Que nous dit la présentation de matériel clinique... [2]
Source | ANNEE PSYCHANALYTIQUE INTERNATIONALE (n°2015) |
Auteur(s) : | MALLET DA ROCHA BARROS Elias, Aut. |
Année de publication : | 2015 |
Pages : | 171-181 |
Mots-clés : | CADRE PSYCHANALYTIQUE ; CAS CLINIQUE ; PRESENTATION DE MALADE ; PSYCHANALYSE ; TECHNIQUE PSYCHANALYTIQUE ; |
Résumé : |
Ma première association sur le thème de la nature et de la valeur d’un cas clinique (Blass, 2013, p. 1129-34) a été que ce sujet devrait être discuté selon deux approches distinctes : a) la valeur d’un cas clinique dans l’illustration d’un point de vue ou d’une conception, en particulier lorsqu’il est communiqué comme une expérience vivante aussi bien pour l’auteur que pour le lecteur d’un article ; et b) la valeur d’un matériel clinique comme preuve pour confirmer ou rejeter de nouvelles hypothèses ou théories psychanalytiques, auprès des lecteurs d’un journal ou de la communauté scientifique des psychanalystes. Il faut bien établir que mes commentaires sont ceux d’un analyste qui lit et écrit souvent des articles publiés dans des journaux psychanalytiques, et pas ceux d’un épistémologiste aux prises avec la complexité de ce qui peut être considéré comme une preuve scientifique acceptable par la communauté analytique. (Pour une approche épistémologique en profondeur, je suggère le livre récent de Jorge Ahumada [2011], Insight : Essays on Psychoanalytic Knowing.) En commençant de réfléchir à ce sujet, il m’est apparu spontanément que l’analyste-auteur affronte, en écrivant un article, un paradoxe déjà signalé par André Green (1992). Il désire communiquer et convaincre, penser de manière critique et être juste, tout à la fois. Cette pensée se rapporte à la première approche, celle concernant la valeur illustrative d’un cas clinique. Dans un deuxième temps, je me suis souvenu de ce que Jorge Ahumada a dit avec beaucoup d’humour lors d’une présentation à la British Society : 'The problem with evidences is that they are not evident' qui fut suivie d’une autre de ses assertions selon laquelle c’est 'la raison pour laquelle la psychanalyse a besoin de s’appuyer sur sa méthode' (Ahumada, 2011, p. 17). Ahumada relevait que la recherche de preuves requiert un dur travail méthodologique, qu’elle n’est pas intuitive, et qu’elle est dépendante de la méthode psychanalytique elle-même. Ceci concerne le problème de la preuve, le deuxième sujet à considérer dans l’étude de la valeur d’un cas clinique.
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