Résumé :
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Alain de Mijolla, en fondant la Revue Internationale d'Histoire de la Psychanalyse, souhaitait par les nombreux sujets abordés pouvoir fournir des éléments de réponse à la question : un psychanalyste est-il mieux placé qu'un historien des idées pour écrire une histoire de la psychanalyse ? Est-il apte à rendre compte de l'évolution de sa pensée, de sa théorie et de sa pratique psychanalytique ? Une théorie psychanalytique n'est pas une œuvre purement spéculative et elle porte la marque de la subjectivité de son auteur, ce à quoi Freud lui-même n'a pas échappé, au milieu des polémiques et des préoccupations personnelles. Tout psychanalyste doit résister à la tentation du dogmatisme sans chercher à transformer des hypothèses aléatoires en vérités scientifiques, puisque, seule l'expérience clinique peut valider la pertinence d'un concept. La pratique de l'histoire de la psychanalyse doit conduire à une grande modestie théorique, elle n'est pas l'invention d'une nouvelle pensée mais l'interrogation fondamentale sur nos modes de pensée et sur les modalités d'investissement que nous en faisons. Nous avons à construire la mémoire non pas dans le sens de Historie (événements du passé) mais au sens de Geschichte, l'histoire de ce qui s'est passé, pour témoigner de cette histoire dont nous sommes partie prenante. [résumé d'auteur]
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