Résumé :
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La récidive dans l'homicide pathologique est peu connue. Cette étude descriptive et analytique porte sur douze patients de sexe masculin hospitalisés à l'Unité pour Malades Difficiles de Cadillac en Gironde (33) entre le 1er janvier 1990 et le 1er janvier 2005. Ces malades ont fait 17 victimes lors des premiers crimes et 18 lors des récidives. Les pathologies présentées sont respectivement la schizophrénie (six cas, soit 50 %), le trouble délirant persistant ou délire paranoïaque (deux cas, soit 17 %), le retard mental moyen (deux cas, soit 17 %), le trouble schizo-affectif (un cas, soit 8 %) et le trouble envahissant du développement (un cas, soit 8 %). Le premier crime survient en moyenne à 28,2 ans (SD 9,8 ; étendue 14 à 42 ans). Le deuxième est réalisé en moyenne à 37,8 ans (SD 12 ; étendue 23 à 64 ans). L'écart entre les événements criminels (de deux à cinq homicides par patient) est en moyenne de 8,9 ans (SD 8,6 ; étendue 0-28 ans). Les crimes commis par ces patients ont fait 35 victimes, n'appartenant pas pour la plupart à leur entourage familial (83 %) mais souvent connues du meurtrier (74 %). Un tiers des récidives sont perpétrées envers un autre patient au cours d'une hospitalisation (quatre cas) ou envers un autre détenu pendant une incarcération (deux cas). L'homicide apparaît communément réalisé de façon impulsive et violente. L'arme utilisée est souvent une arme d'opportunité (51 %). Les antécédents criminels et les actes de violence associés aux meurtres, notamment les coups et blessures volontaires (75 %) ainsi que les tentatives d'homicide (50 %), sont particulièrement fréquents sur la vie entière. Trois patients ont perpétré au moins une tentative d'homicide avant le premier meurtre. La connaissance des antécédents psychiatriques, criminels violents et judiciaires de ces patients par les cliniciens et les experts est essentielle dans la prévention de la récidive.[résumé d'auteur]
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