Résumé :
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À partir de la fameuse observation de Mlle F. par Esquirol (1838), à l'époque de l'aliénation mentale unitaire, les cliniciens de la Salpêtrière publient de nombreux cas isolés d' « idées fixes » et de « monomanies affectives » (ou avec conscience), mais sans les rattacher à une entité autonome. Après 1865, à l'époque des maladies mentales multiples, des critères évolutifs et différentiels permettent de décrire, en les séparant de l'hystérie, le délire émotif (1866), la folie du doute (1866), puis la folie du doute avec délire du toucher (1875). Au cours des décennies 1880 et 1890, apparaît le terme obsession (Magnan, Falret fils, Séglas), souvent corrélé à une pathologie mentale lourde : impulsions, dégénérescence, psychoses délirantes et hallucinatoires. Au début du XXe siècle, les descriptions françaises se stabilisent pour longtemps autour de la psychasthénie de P. Janet (1903) et de la constitution anxieuse (ou émotive) d'E. Dupré (1909), recouvrant un champ clinique plus vaste que la névrose obsessionnelle de Freud (1895). Les classifications et les études de comorbidité contemporaines (avec les troubles anxiophobiques, dépressifs, cyclothymiques et la personnalité obsessionnelle-compulsive) semblent valider les positions de Janet.[résumé d'auteur]
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