Résumé :
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André Bullinger offre une lecture originale du développement sensorimoteur de l’enfant dans laquelle les interactions entre stimulations sensorielles et sensations toniques profondes occupent une place centrale. L’intégration entre sensibilité profonde et signaux issus des flux sensoriels permet de constituer la fonction proprioceptive, c’est-à-dire une coordination non biologique, qui est amenée à se modifier en fonction des interactions entre l’organisme et son milieu. Si les deux composantes de cette coordination sont indissociables l’une de l’autre, leur intégration n’est possible que si l’enfant est acteur du traitement des flux sensoriels fournis par le milieu. Le traitement actif des flux sensoriels permettrait à l’enfant une instrumentalisation du corps. Comme l’a souligné Bullinger, on peut vraisemblablement faire l’hypothèse que les particularités des conduites de l’enfant non-typique trouvent leur origine dans les débuts du développement. Chez les enfants au développement atypique, le traitement des flux sensoriels privilégierait ce que Bullinger définit comme la composante archaïque des effets du signal sur l’organisme. Cette particularité freinerait l’évolution de l’instrumentalisation des conduites. L’objectif de cette contribution est d’examiner l’émergence de cette instrumentalisation chez l’enfant prématuré au travers de deux fonctions : l’exploration manuelle et la réaction posturale aux flux visuels. [résumé d'auteur]
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