Résumé :
|
Cet article a pour objectif de décrire les séquelles psychotraumatiques du harcèlement sexuel au travail, qui sont assez peu développées par les cliniciens. Nous faisons l’hypothèse que ce manque de reconnaissance clinique peut venir renforcer les aspects invisibles et insidieux du traumatisme et accentuer le vécu de stigmatisation des victimes. Nous insistons en particulier sur les dimensions de non-dit et de silence des femmes victimes, ce qui participe à un processus de stigmatisation en lien avec l’existence d’affects profonds de honte et de culpabilité particulièrement destructeurs sur le plan psychique. Nous montrons à travers le suivi d’une observation clinique que le harcèlement sexuel traumatique peut être décrit comme un véritable processus de destruction de la personne, qui s’apparente aux effets des traumatismes intentionnels et relationnels. Nous insistons en conclusion sur la nécessité pour le clinicien de reconnaitre ces processus traumatiques spécifiques afin de permettre aux femmes victimes de modifier la vision qu’elles ont d’elles mêmes et de déconstruire les effets du traumatisme intentionnel. Le changement et l’amélioration thérapeutique impliquent un regard nouveau et bienveillant du clinicien pour amener ces sujets à se réinscrire dans un lien intersubjectif et à se reconstruire dans l’altérité afin de panser les blessures identitaires. [Résumé d'auteur]
|