Résumé :
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Les performances cognitives des patients souffrant de troubles psychotiques chroniques sont très souvent altérées. Dans la schizophrénie, quatre patients sur cinq présentent un déficit cognitif selon les normes établies pour la population générale. Par ailleurs, tous les patients subissent une dégradation de leurs performances cognitives par rapport à leur fonctionnement prémorbide, même si celles-ci ne tombent pas toujours en dessous du seuil de normalité. Dans le trouble bipolaire, un patient sur trois présente des troubles cognitifs résiduels en dehors des accès thymiques. Ces considérations doivent conduire à une évaluation neuropsychologique systématique dans la schizophrénie et sur point d’appel dans le trouble bipolaire. La remédiation cognitive est destinée à pallier les conséquences des troubles cognitifs grâce à l’utilisation de méthodes rééducatives. Elle a pour cibles les troubles attentionnels, mnésiques, visuospatiaux et exécutifs, ainsi que les déficits métacognitifs et de cognition sociale. L’action de la remédiation cognitive est destinée à compléter celle des médicaments et de la psychothérapie, qui n’agissent pas au même niveau. Son efficacité a été démontrée par de nombreuses études contrôlées et plusieurs méta-analyses. Quatre programmes de remédiation cognitive validés sont disponibles en langue française (RECOS, CRT, IPT et REHA-COM). Leur mise en œuvre doit s’inscrire dans le cadre d’un projet de soin individualisé associant le cas échéant d’autres outils de réhabilitation permettant de favoriser la réinsertion sociale et/ou professionnelle du patient (entraînement des compétences sociales, psychoéducation, mise en situation professionnelle sans exigence de rentabilité, soutien des familles...). La remédiation cognitive est mise en œuvre après réalisation d’une évaluation neuropsychologique (assortie d’une évaluation clinique et de l’autonomie quotidienne). Elle est généralement destinée à favoriser la réussite d’un projet concret s’inscrivant dans le domaine social (mise en œuvre d’une activité de loisir, autonomisation dans le domaine du logement...) ou professionnel (réinsertion en milieu protégé ou ouvert) [résumé d'auteur]
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