Résumé :
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L'hyperactivité pathologique de l'enfant existe-t-elle réellement en tant qu'entité clinique spécifique ? Assez provocatrice au demeurant, cette question se pose, en effet, au regard des trois classifications diagnostiques de référence en matière de troubles pédopsychiatriques. La classification internationale des maladies (CIM-10) et la classification française des troubles mentaux de l'enfant et de l'adolescent (CFTMEA) connaît l'hyperkinésie, tandis que, pour définir la même entité clinique, la dernière édition du manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux ('Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders' : DSM) de l'Association psychiatrique américaine préfère parler du 'trouble déficitaire de l'attention avec hyperactivité' (TDAH). Ces différences terminologiques révèlent, en fait, des conceptions cliniques différentes. Pragmatiques, les Américains s'appuient sur la neurobiologie, tandis que les Français, qui restent fidèles à l'instabilité psychomotrice (qu'ils considèrent comme le premier diagnostic structurel, devant le diagnostic secondaire de l'hyperkinésie, davantage perçue comme un symptôme ou un syndrome), envisagent le fonctionnement psychique de l'enfant dans sa globalité et ne se focalisent pas sur un regroupement syndromique, dont l'étiologie peut être multifactorielle. Pour mettre en relief - et tenter de dépasser - de telles oppositions qu'il qualifie lui-même d' 'idéologiques', l'auteur de l'article, praticien hospitalier à l'établissement public de santé (EPS) de Ville-Évrard à Neuilly-sur-Marne (Seine-Saint-Denis), revient sur l'histoire (et l'épistémologie) du concept clinique de l'instabilité, depuis le milieu du dix-neuvième siècle. [résumé d'éditeur]
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