Résumé :
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La drogue occupe une place importante dans les oeuvres de science-fiction de l'écrivain Philip K. Dick (1928-1982), tout comme dans sa vie. D'abord curative, puis utilisée pour écrire à un rythme effréné grâce aux amphétamines, la drogue acquiert de nouvelles fonctions dans sa vie, dont ses oeuvres se font les reflets : elle permet d'accéder à de nouvelles frontières pour des individus condamnés à demeurer sur Terre, à voyager dans le temps, à glisser dans des univers mentaux qui menacent de les emprisonner (Le Dieu venu du Centaure, 1964), à permettre l'irruption d'épiphanies surgissant au seuil de la destruction des personnages, sinon du monde. La drogue est aussi dans les oeuvres de Philip K. Dick une machine mélancolique, comme cet article le montrera, et c'est une mélancolie intense qui accompagne l'éparpillement de l'identité du junkie que décrit l'écrivain, en particulier dans son roman Substance Mort (1977) écrit pour se souvenir de ses amis victimes de leur addiction. Comme leur créateur, dont les réflexions théologiques se mêlent dans ses oeuvres aux inventions futuristes les plus délirantes, les personnages de Philip K. Dick demeurent dans l'attente d'une Révélation et d'un Royaume Céleste entrevu dans leur cerveau cramé par la drogue. [résumé d'auteur]
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