Résumé :
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L'analyse de la motivation des patients consultant pour des problèmes d'addiction est un élément déterminant de l'efficacité d'une thérapie. En effet, nombre d'entre eux consultent sous la contrainte d'un tiers (conjoint, médecin traitant, injonction thérapeutique) ou sous leur propre contrainte (souhaitant arrêter plus pour les autres que pour eux-mêmes). Le thérapeute est ainsi désigné par le corps social autant comme un aidant que comme outil de coercition du patient, confronté au paradoxe de soigner des patients qui ne le demandent pas. L'objet de cet article est de mettre en exergue, au-delà de l'analyse de la motivation du patient, la « position » de ce dernier au moment de la première consultation en addictologie. Les thérapies systémiques brèves ont permis de repérer trois types de patients : ceux qui ne se sentent pas concernés (les ' Touristes '), ceux qui se sentent victimes (les ' Plaignants ') et ceux qui admettent avoir la capacité à changer (les ' Clients '). L'analyse de la demande de soins révèle ainsi bien souvent une contrainte qui, si elle n'est pas repérée, met en péril l'intervention thérapeutique. Un tel contexte implique un ensemble de cognitions, de valeurs ou de croyances, qu'il est important de reconnaître et d'accepter avant de pouvoir les utiliser pour aider le patient. Nous pensons qu'il n'est pas obligatoire de vouloir à toutes fins travailler avec un patient ' volontaire ' (sachant que la volonté apportera moins au patient que la motivation), mais qu'au contraire, la compréhension de la position initiale du patient conditionne l'orientation thérapeutique future.[résumé d'auteur]
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