Résumé :
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Les troubles envahissants du développement peuvent entraîner un handicap important perdurant toute la vie. La littérature concernant l'autisme est abondante mais développe plus spécifiquement les problématiques de l'enfance et de l'adolescence. Nous avons souhaité nous intéresser à des personnes adultes afin de décrire, d'une part, leur profil socio-adaptatif et, d'autre part, la nécessité d'un recours à un traitement psychoactif. Pour ce faire, la zone géographique choisie a été la région Languedoc-Roussillon et la méthode retenue une étude descriptive transversale de l'utilisation des psychotropes chez les personnes autistes de 20 à 35 ans. Les instruments utilisés ont été sélectionnés parmi des outils validés et standardisés. À côté du recueil des caractéristiques individuelles, le diagnostic a été confirmé en CIM 10, le profil socio-adaptatif construit avec l'échelle de Vineland et les impressions cliniques globales des prescripteurs recueillies avec l'échelle CGI. Sur 165 dossiers recueillis, le sex-ratio était de 3 hommes pour 2 femmes, 45 % présentaient des maladies somatiques associées (dont 24 % épilepsie), 66 % bénéficiaient d'un traitement à visée psychoactive ; 85 % avaient été pris en charge en institution dans l'enfance ou l'adolescence et les cadres de prise en charge actuels étaient respectivement : MAS 21,8 %, foyers 35,2 %, CAT 17,6 %, service de psychiatrie 20,6 %. Sur le plan du fonctionnement adaptatif, les médianes en âge-équivalent de développement dans les trois domaines de l'échelle de Vineland étaient de 21 mois en Communication, de 43 mois en Autonomie dans la vie quotidienne et de 17 mois en Socialisation. Le quotient de développement montrait un retard adaptatif dans 100 % des cas. Les 110 personnes bénéficiant d'un traitement médicamenteux étaient traitées pour agressivité dans 62,7 % des cas, agitation dans 43,6 % des cas et anxiété dans 48,2 % des cas. Les classes thérapeutiques utilisées étaient majoritairement les neuroleptiques pour 85 % des cas, les anxiolytiques dans 40,2 % des cas ; les hypnotiques ainsi que les antidépresseurs ou les thymorégulateurs représentaient chacun 10 % des prescriptions. Les associations de plusieurs molécules représentaient 83 % des cas. L'effet thérapeutique était considéré comme intéressant dans plus de deux tiers des cas. On notait la présence d'effets indésirables chez 50 % des patients traités ; 50 % des personnes traitées avaient le même traitement depuis plus de 5 ans. Le profil adaptatif variait selon les structures d'accueil et les moins bons scores à l'échelle de Vineland étaient retrouvés chez les personnes traitées pharmacologiquement ainsi que chez celles jugées à la CGI comme présentant les plus gros troubles. Au total, cette étude décrit les niveaux d'adaptation sociale et les types de traitement médicamenteux dans une population d'adultes autistes qui sont sévèrement limités du fait de leurs troubles dans leur adaptation sociale.[résumé d'auteur]
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