Résumé :
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L'approche phénoménologique de l'alcoolisme souligne l'importance structurale des relations humaines et ouvre à une phénoménologie du ' nous '. Ce pluriel relationnel est ici compris comme une capacité humaine primordiale appelée ' nostrité ', qui assure le fondement du Soi à partir d'un ' nous ' originaire dont la source s'établit dans la fête. Les recommandations thérapeutiques en matière d'alcoolisme visent à favoriser la participation active et prolongée des patients à une thérapie de groupe, valorisant leur motivation, spécifiant l'effet thérapeutique de l'échange de la parole. La détermination biopsychosociale de l'alcoolisme pourrait s'établir sur une base primitive interrelationnelle. Socialement, l'ingestion d'alcool est l'un des supports célèbres de l'accomplissement de la fête, marqueur fondateur du temps présent. Dans une perspective existentielle, la fête est le coeur de l'homme en ce qu'elle actualise un ' nous ' primordial, un état pluriel qui signe le commencement et la fondation du Soi à partir de l'autre. Dans la fête, nous gagnons notre Soi depuis l'autre en surmontant deux principaux dangers, l'ivresse, élévation dans le vertige de l'extrême verticalité, l'addiction comme direction inverse dans la soumission à l'alcool et l'effondrement de la rechute, excès spatial qui dans les deux cas abolit le temps et défait l'autre. Les programmes thérapeutiques doivent intégrer la nécessité pour le patient de regagner la ' confiance fondamentale ' sur le fonds de la collectivité, dans l'appropriation de la communauté qui peut être définie comme une ' nostrité ' originaire.[résumé d'auteur]
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