Résumé :
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La psychopathologie des hallucinations verbales auditives bénéficie encore d'un champ expérimental et théorique productif. L'hypothèse d'un discours intérieur non reconnu comme sien par le sujet halluciné et l'hypothèse d'une activité aberrante accédant à l'aire auditive primaire pour expliquer la genèse des hallucinations auditives demeurent les deux hypothèses les plus étudiées actuellement. Dans la plupart des cas, le contenu verbal des hallucinations auditives demeure le même d'un épisode psychotique à l'autre même si les deux épisodes sont séparés d'une longue période de rémission. Nous émettons l'hypothèse que le contenu verbal des hallucinations auditives demeure présent à un niveau infraclinique même durant les périodes de rémission totale des hallucinations et serait réactivé rapidement lors d'évènements stressants pour le sujet. Nous suggérons aussi, que les deux hypothèses psychopathologiques ci dessus s'appliquent préférentiellement à ce contenu verbal spécifique. Dans cette étude, nous avons utilisé une tâche de décision lexicale, pour tester cette hypothèse. Le résultat montre que même en période de rémission totale, les patients reconnaissent plus rapidement les mots qu'ils entendaient lorsqu'ils étaient hallucinés que ceux qui n'ont jamais fait partie de leur hallucinations. Ceci permet d'évoquer la possibilité de la persistance de ce matériel halluciné à un niveau infra clinique même pendant les périodes de rémission. Ce qui du même coup soulève la possibilité d'un lexique spécifique aux mots hallucinés.[résumé d'auteur]
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