Résumé :
|
La psychothérapie psychanalytique des patients souffrant d'une psychose schizophrénique repose traditionnellement sur l'établissement d'un transfert positif ainsi que sur un travail interprétatif et contenant (fonction de Bion). Nous allons dans ce texte relater un cas de patient extrêmement ambivalent (que nous qualifierons ' d'alternovalent ') où tout travail de ' mise en sens ' s'avérait persécutif. Dans ce transfert ' contradictoire ' seul l'humour, une posture humoristique, a permis d'établir une relation de confiance. Nous développerons le statut subversif de cet humour relationnel qui consistait en l'adoption d'une posture totalement opposée à la posture psychothérapeutique habituelle tout en restant solidaire et attentive. D'autre part, nous montrerons comment ce jeu humoristique fonctionnait à interpréter le transfert, dans une configuration où ' humour ' et ' mot d'esprit ' se trouvaient confondus (au sens de Freud). Le transfert psychotique sera décrit en reprenant la littérature, et repéré entre ' érotomanie de transfert ' et ' laissé en plan ' ; deux pôles oscillants et tout aussi délétères l'un que l'autre. Nous proposerons que l'effort thérapeutique de mise en cohérence peut engager le sujet psychotique à produire un désordre à la fois défensif (contre l'épinglage fusionnel dans les signifiants de l'Autre), et permettant la permanence d'un lien (le désordre produit par le sujet engage chez l'Autre un travail de mise en ordre). Nous nous appuierons sur le concept d'identification projective qui ne se résume pas à la projection des ' mauvais objets ' pour recouvrir également la possibilité d'une projection des capacités élaboratives.[résumé d'auteur]
|