Résumé :
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L'acte de parole s'inscrit dans la catégorie de l'acte. En ce sens il partage les traits de celui-ci : la référence à un début, à une coupure, à la répétition, au manque de conscience pendant le temps de sa réalisation et à l'ignorance des conséquences spécifiques de sa concrétisation, à sa condition en tant qu'inattendu, à sa lecture effective en fonction de l'après-coup. C'est pourquoi, on doit d'une part introduire sa compréhension en termes de Verleugnung (ou déni), non marquante, en tant que telle, de la perversion. D'autre part, en rapprochant la notion d'acte de parole des idées d'Austin au sujet du biais performatif du langage, on doit faire avec le langage – nous, psychanalystes – une sorte d'époché – à la façon de la phénoménologie – du référent « extérieur » (au langage) : il s'agit de travailler avec le langage comme référent du langage lui-même. Ainsi on laisse de côté la question de la vérité – ou non – du référent exogène, extérieur au langage. On quitte la notion de la langue comme système universel pour lui substituer la quasi-boutade lacanienne nommée « lalangue ». On perçoit, évidemment, comment tombe l'universel moyennant l'annulation de l'article déterminant et comment – par le son – prend place la lallation. Une fois encore, il s'agit du réel du langage et non seulement de son appréhension symbolique. C'est en définitive en fonction de la mise en œuvre des actes de parole pendant la séance que se créent les conditions pour que l'analysant puisse relancer sa turbulence pulsionnelle chargée de la nomination inventive. [résumé d'éditeur]
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