Résumé :
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Le volume de prescription des antidépresseurs en France est significativement plus élevé que dans les pays comparables, et il est en augmentation régulière. Toutefois, les conditions exactes de ces prescriptions sont mal connues, en particulier quant à l'adéquation entre le traitement prescrit et la pathologie sous-jacente. L'enquête présentée, réalisée à partir d'un échantillon de 44 000 personnes âgées de plus de 15 ans représentatives de la population française, a exploré les conditions de prescriptions d'antidépresseur en France. Sur cet échantillon, 3,5 % de la population était sous antidépresseur à l'instant t, avec un sex ratio de 3 femmes pour 1 homme ; parmi cette population, 42 % avaient déjà reçu préalablement un antidépresseur. Parmi les consommateurs d'antidépresseurs, 39 % prenaient un tricyclique, 45 % un inhibiteur spécifique de la recapture de la sérotonine. La très grande majorité des sujets recevaient une monothérapie antidépressive. Six prescriptions sur 10 étaient effectuées par un médecin généraliste, et 9 sur 10 par un médecin libéral. Le motif déclaré de la prescription était dans 57 % des cas une dépression, dans 15 % des cas un état d'anxiété ou de stress. Pour 62 % des sujets traités, il existait un diagnostic, effectué à l'aide du M-CIDI, de trouble thymique, et pour 14 % un trouble anxieux ; seuls 5 % des consommateurs d'antidépresseurs ne présentaient ni symptômes ni syndrome psychiques. Parmi les personnes sous antidépresseur, seules 54 % avaient un diagnostic correspondant aux indications de l'AMM du produit considéré. L'enquête souligne le décalage entre l'AMM et les pratiques des médecins prescripteurs.[résumé d'auteur]
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