Résumé :
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L'article propose une analyse comparative des études portant sur l'aphasie menées par le linguiste Roman Jakobson et le neuropsychiatrie Kurt Goldstein. La théorie linguistyique de l'aphasie proposée par Jakobson dans les années 1950/1960 s'appuie sur les matériaux cliniques rapportés par Goldstein au début des années 1930. Jakobson, toutefois, utilise les observations cliniques de Goldstein sans en prendre en compte ses réflexions théoriques sur la pathologie du langage. Ainsi, les symptômes décrits par Goldstein sont inscrits par Jakobson dans un modèle structuraliste qui lui permet de préconiser de manière déductive les différents types d'aphasie. Goldstein, en revanche, conçoit les manifestations cliniques de l'aphasie comme une manière d'être dans le monde. L'étude des modifications qui accompagnent la réaction du patient à la maladie doit dégager les caractéristiques auxquelles répond le fonctionnement du langage, Goldstein montre que seul l'emploi symbolique, qui caractérise le sujet normal, révèle l'essence du langage en manifestant l'être intime, le lien psychique qui unit le sujet au monde.[Résumé d'éditeur]
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