Résumé :
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Introduction : Il est un sujet dont on parle très peu, dans notre pratique quotidienne, et qui, pourtant, nous « touche », et souvent nous questionne : le toucher. Accueillir un patient en consultation, pour un soin infirmier, le rencontrer à domicile, l'accompagner lors d'une démarche impliquent des contacts socialement codés mais présents. Plus subtilement, à quelle distance se pose-t-on face au patient, très loin dans certains cas, très près dans d'autres, quels gestes de contact est-on tenté de réaliser, quel évitement dans d'autres cas ? Ces contacts, dont l'importance est tue par une sorte de tabou qu'il faut interroger, semblent liés à des facteurs complexes, où interviennent le type de personnalité et l'histoire du soignant comme du soigné, la pathologie du soigné, la situation de rencontre, l'environnement, et le contexte culturel. Toucher l'autre, dans toute société, est régulé par des codes balisés qu'il convient de respecter sous peine de stress relationnel. Petits d'hommes, nous avons besoin de protection, de proximité et de tendresse pour survivre et nous développer, comme le montre la théorie de l'attachement. Dans cette tendre proximité des soins maternels s'enracinent des perceptions sensorimotrices, dont celles du toucher. Touchons-nous en lien avec notre style d'attachement ? Et, si c'est le cas, comment l'intégrer à notre pratique ordinaire ? Nous nous proposons d'affiner notre réflexion à partir d'une observation éthologique concernant notre quotidien en CMP (Centre Médico-Psychologique). [résumé d'auteur]
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