Résumé :
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Prises ensemble, les personnes dans les établissements psychiatriques sont une population qui se renouvelle continuellement et qui est formée d’individus différents les uns des autres. L’étude démographique de cette population est pertinente. Beaucoup de données quantitatives sont disponibles en France depuis 1835, mais peu de recherches s’y consacrent. Un moyen simple de les étudier utilise les séries temporelles. Ensuite, l’attention portée à la vitesse de renouvellement de la population analyse le régime démographique. Enfin, les changements dans la composition de la population montrent la dynamique démographique. La population à étudier doit être précisément circonscrite de même que son mode de construction. Le régime démographique et la dynamique populationnelle sont des processus qui peuvent être décrits et les principaux facteurs qui les structurent peuvent être identifiés. Alors et seulement alors, des comparaisons fructueuses peuvent être entreprises. Cet article montre de nouveaux exemples de telles recherches. Ainsi, de 1842 à 1938, la vitesse de renouvellement de la population est faible ; après la Seconde Guerre, elle devient élevée : le régime démographique se modifie. Deux mouvements commencent alors : la hausse soudaine, massive et durable du nombre de personnes admises (toujours inexpliquée à ce jour), et la forte baisse des durées de séjour. Sans le second facteur, les hôpitaux psychiatriques auraient été incapables d’accueillir un si grand nombre de personnes. La baisse du nombre de personnes présentes un jour donné à la fin des années 1960 résulte de l’effet combiné de ces deux mouvements. [Résumé d'éditeur]
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