Résumé :
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L’Enquête Rapport Au Sexe (ERAS) est une enquête en ligne transversale, auto-administrée et basée sur le volontariat, menée auprès des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) ; quatre éditions ont été réalisées depuis 2017 (2019, 2021, 2023). L’article a pour objectif de décrire l’évolution de la pratique du chemsex au sein de ces enquêtes nationales et les caractéristiques des HSH qui le pratiquent à partir d’ERAS 2023. Depuis 2017, la pratique du chemsex est stable dans le temps, quel que soit l’indicateur utilisé. Celle au cours du dernier rapport sexuel s’élève à 5 % en 2017 et à 6 % en 2023 lors du dernier rapport sexuel et à 12 % en 2021 et 13 % en 2023 au cours des 6 derniers mois avant l’enquête. Par rapport aux participants qui ne pratiquent pas le chemsex, ceux qui le pratiquent sont plus souvent âgés de 25-45 ans, urbains, chômeurs, financièrement moins aisés ; attachés aux sociabilités et aux valeurs de performances sexuelles gay, séropositifs au VIH ou séronégatifs et usagers de la Prophylaxie pré-exposition (PrEP). Ils sont plus souvent multipartenaires et utilisent moins systématiquement le préservatif lors des pénétrations anales avec des partenaires occasionnels. La pratique du chemsex est associée à des comportements à haut risque de contamination au VIH et aux autres infections sexuellement transmissibles (IST) mais aussi à des signes de détresses psychosociales qui restent à explorer. Des services adaptés à la pratique du chemsex, répondant à la fois aux enjeux de réduction de risques, de santé sexuelle et de prise en charge psychosociale destinés aux HSH doivent être déployés afin d’assurer une prévention adaptée et des interventions en faveur du bien-être de cette population. [résumé d'auteur]
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