Résumé :
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En France, la consommation d’alcool, bien qu’en baisse depuis plusieurs décennies, reste à des niveaux préoccupants. Selon Santé Publique France, plus d’une personne sur cinq a une consommation excessive d’alcool. Ce niveau de consommation n’est pas anodin : 1er facteur d’hospitalisation, 2ème cause de mortalité évitable, 2ème facteur de risque de cancer et de mortalité routière, implication dans le développement de 200 maladies… Consommer de l’alcool comporte des risques et engendre un coût pour la société estimé à 102 milliards d’euros par an. Pour réduire les risques et les dommages liés à ces consommations, l’Organisation mondiale de la santé préconise 4 mesures de prévention jugées 'coût efficace' : Réduire l’accessibilité de l’alcool aux mineurs ; Agir sur le prix de l’alcool ; Faciliter le repérage des consommations à risques par les professionnels de santé ; Encadrer strictement la promotion de l’alcool. L’adoption de ces recommandations doit permettre de créer un environnement favorable à la santé, notamment pour les plus jeunes. Pour limiter les dommages liés à l’alcool, il s’agit en effet de retarder le plus possible l’âge des premières consommations, plus susceptibles d’entrainer des consommations importantes à l’âge adulte. Des jeunes de plus en plus exposés à la promotion de l’alcool sur les réseaux sociaux. En France, depuis 1991, la loi Evin encadre le marketing de l’alcool : elle régit le contenu de ces publicités et limite les supports de diffusion afin de préserver, notamment les plus jeunes, de l’incitation à boire. Alors que la publicité sur Internet n’avait pas été prévue à l’origine, elle a fini par être autorisée en 2009, permettant la diffusion de publicités sur les réseaux sociaux alors même que plus de 80% des adolescents et des jeunes adultes, plus influençables, sont présents sur ces plateformes. Entre promotion de l’alcool par les influenceurs, développement de contenus attractifs associant l’alcool à une émotion positive et algorithmes ciblés, le marketing de l’alcool est devenu omniprésent, interactif et disponible en permanence. En deux ans et demi, les associations Avenir santé et Addictions France ont relevé plus de 11 300 contenus valorisant l’alcool sur les réseaux sociaux. Addictions France, qui a étudié finement ces contenus, constate que : Les marques et les influenceurs incitent à consommer ; Les réseaux sociaux permettent aux marques de pousser les frontières de la créativité pour créer des concepts de publicités toujours plus attractifs ; L’incitation constante à la consommation d’alcool entrave les actions de prévention en direction des jeunes, sujet sur lequel le Gouvernement s’était engagé à agir. Derrière l’enjeu marketing se cachent de grandes ambitions commerciales : séduire une clientèle jeune au détriment de leur santé. Il est temps d’ouvrir les yeux sur les conséquences d’une exposition accrue aux publicités pour l’alcool. Au regard des travaux menés par Addictions France, une seule conclusion s’impose : interdire la promotion de l’alcool sur les réseaux sociaux et ainsi aligner les règles pour ces réseaux sur celles en vigueur pour la télévision et le cinéma. [D'après le résumé d'auteur]
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