Résumé :
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La profession infirmière évolue, en France et dans le monde, au gré des besoins des êtres humains et des systèmes de santé, ancrée dans le métaparadigme infirmier : humain, santé, soins et environnement. Après sept programmes de formation de 1924 à 2009, 2025 renforcera l’enjeu d’une professionnalisation qualitative de l’activité. Ce processus est un système complexe touchant des espaces-temps hétérogènes en trois niveaux. Le premier, macrohistorique, est celui des évolutions historiques et politiques : universitarisation, ancrage disciplinaire, production des savoirs infirmiers. Le deuxième, méso-institutionnel, celui des lieux de formation et d’exercice, connaît l’alternance intégrative nécessaire à la construction des compétences. Le troisième, micro-individuel, est celui des infirmières1 de tous grades et des étudiants. Ces espaces et temporalités se complètent, s’affrontent, se potentialisent, donnant aux infirmières un rôle politique et aux évolutions historiques un enracinement dans le réel de l’activité. À l’aube de la refonte des missions des infirmières, une formation plus ancrée à l’université au niveau macro questionne la professionnalisation des étudiants du niveau micro et l’alternance intégrative du niveau méso ; cela constitue un enjeu décisif. De plus, formation attractive sur Parcoursup, les études d’infirmière connaissent trois fois plus d’abandons en 2021 qu’en 2011. Des stages cliniques parfois difficiles, un nombre croissant d’étudiants combiné à une pénurie de professionnels compliquent l’encadrement de proximité pour accueillir l’évolution de la formation. Avec le référentiel de 2025, comment l’articulation de la formation en institut de formation en soins infirmiers et en stage peut être ressource de professionnalisation pour des soins de qualité, un leadership professionnel et l’émergence d’une pensée disciplinaire dans un environnement écologique pour les acteurs ? [Edito]
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