Résumé :
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Kierkegaard, philosophe danois (1813-1855) a produit une œuvre hybride et protéiforme qui a suscité de nombreux commentaires tant de philosophes que de psychiatres (Oury, Tosquelles) ou encore de religieux. Son œuvre est double avec des écrits en son nom propre et d’autres notamment les plus importants publiés par des pseudonymes : Johannes Climacus ; Anti Climacus ; Victor Eremita ; Johannes de Silentio. Il avance caché, masqué à travers ses pseudonymes. Ils traduisent une distance avec lui-même, un moi peu affermi et se révèlent être différentes facettes du moi. Il n’arrive pas à user de son propre 'je'. À cela s’ajoutent une éducation chrétienne austère, un père autoritaire et mélancolique. Lui-même se décrit comme mélancolique avec une tendance au suicide, une incomplétude dans l’existence, un isolement social et affectif, une difficulté à nouer une relation amoureuse, comme en témoigne son histoire avec Régine Olsen. Il peignait l’avenir de manière pessimiste pensant qu’il ne dépasserait pas l’âge de 34 ans. Il était obsédé par l’idée que la faute du père (le fameux tremblement de terre) entraînerait une malédiction qui retomberait sur toute la famille. On peut avancer que l’utilisation de pseudonymes renvoie à la propre mélancolie de Kierkegaard, décrite comme une écharde dans la chair. [résumé d'auteur]
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