Résumé :
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Objectifs : De nombreuses personnes ont été infectées par le COVID-19 et pour une minorité d’entre elles, des symptômes multi-systémiques, fluctuants et impactant la qualité de vie, ont persisté au-delà de 20 jours. Le COVID long a été d’abord défini par les patients eux-mêmes au printemps 2020 pour décrire leurs parcours de non-récupération. Plus précisément, le COVID long est défini comme 'une constellation de symptômes physiques et mentaux qui peut persister ou émerger par la suite, façonnant un syndrome multi-systémique et invalidant, qui varie d’un patient à l’autre et qui fluctue dans le temps'. La persistance des symptômes du COVID, la diminution de la qualité de vie, l’incertitude quant à l’avenir, assorties parfois d’un faible soutien social perçu dans l’entourage médical et personnel, ont pu favoriser la survenue d’un trouble dépressif chez les patients atteints de COVID-long. L’objectif de cette recherche a été d’étudier l’effet des symptômes du COVID-long, des incertitudes et de l’altération de la qualité de vie sur les symptômes anxiodépressifs, tout en identifiant l’impact de variables modératrices comme les stratégies de coping et le soutien social. Matériel et méthode : Deux cent quatorze participants atteints de COVID long (âgés de 18 à 68 ans, M = 44 ans, ET = 11), dont 93 % de femmes (n = 200) et 7 % d’hommes (n = 14), ont participé à cette étude quantitative transversale entre les mois d’avril et de juin 2022. Ils ont décrit leurs symptômes et répondu à cinq échelles : l’échelle d’intolérance à l’incertitude (EII), l’échelle des stratégies de coping (WCC), l’échelle de mesure de la qualité de vie (MOS SF-36), l’échelle de soutien social perçu (QSSP), et l’échelle de mesure d’anxiété et de dépression (HADS). Résultats : Les participants ont déclaré des symptômes de fatigue 91 % (n = 171), de perte de concentration 52 % (n = 111), de douleurs 51 % (n = 110), de troubles du sommeil 49 % (n = 104) et des difficultés de mémorisation 41 % (n = 88). En comparaison avec la population générale, ils présentaient une qualité de vie dégradée, ainsi que des scores d’anxiété, de dépression et d’intolérance à l’incertitude élevés. Les scores aux stratégies de coping étaient également supérieurs aux normes relatives à la population générale, et ceux de la satisfaction du soutien social étaient généralement bons. Il est également apparu que les variables de l’intolérance à l’incertitude, de la qualité de vie et de la dépression étaient toutes corrélées entre elles. Par ailleurs, l’analyse de régression a permis de mettre en évidence les prédicteurs de la dépression. Ainsi les domaines de la qualité de vie Bien être émotionnel (β = –0,41, t (199) = –6,23, p
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