Résumé :
|
Le sujet âgé n'échappe pas à la problématique des conduites addictives. Qu'il soit tabou ou tout simplement passé inaperçu, le thème des troubles addictifs du sujet âgé est devenu une réalité au cours des deux dernières décennies. La prévalence et l'incidence de ces troubles continuent d'être sous-estimées et par le fait, leur gravité et leurs conséquences à l'échelle individuelle et sociétale. La clinique du trouble addictif de la personne âgée n'échappe pas à la règle de l'atypie qui définit les tableaux sémiologiques dans le champ de la gériatrie. L'addiction du sujet âgé est le plus souvent la conséquence d'une addiction installée à l'âge adulte, mais elle peut également apparaître dans le grand âge en accompagnant les changements environnementaux et sociofamiliaux. De même, les principes d'évitement des antalgiques opioïdes faibles et l'augmentation de l'usage des morphiniques peuvent être sources d'une addiction médicamenteuse dans le grand âge, tout comme le recours plus fréquent et plus prolongé aux benzodiazépines face à des troubles anxieux multifactoriels. Le recul sur la maladie de Parkinson a également permis de définir un modèle de conduite addictive comportementale du sujet âgé dans le cadre des troubles du contrôle des impulsions. Enfin, les addictions liées à des substances illicites restent encore rares dans le grand âge, bien qu'en progression. Pour l'ensemble de ces situations, les protocoles de soins proposés aux patients moins âgés sont applicables aux seniors. Il convient d'agir avec plus de prudence sur le plan médicamenteux : d'une part nombre de molécules n'ont pas été testées dans le grand âge, d'autre part les interactions médicamenteuses sont plus nombreuses et le risque d'iatrogénie plus important. Il faut renforcer l'accès à la psychothérapie, faciliter le parcours patient et toujours replacer le trouble et son traitement dans un cadre socioenvironnemental individuel précis. [Résumé d'auteur]
|