Résumé :
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Un acte de bonté, de volonté et de soin. La greffe d’organes constitue un édifiant progrès humain de ces dernières années. Alliance de la science et du droit, de l’audace et de la volonté, elle rend possible le prolongement et l’amélioration de la vie là où l’alternative est le handicap ou la mort à brève échéance. La greffe n’est possible qu’à la condition d’un prélèvement de greffon consenti par et sur un 'donneur' animé de bonté, de raison altruiste, de motivation affective. Ce dossier consacre son propos au don et au prélèvement d’organes et de tissus, d’une part de sujets en état de mort encéphalique, majoritaires pour l’activité de greffes en France, et, d’autre part, de donneurs relevant de la catégorie III de Maastricht, en très forte progression depuis deux à trois ans. Le prélèvement d’organes et/ou de tissus ne va pas de soi, ce n’est pas un acte naturel, on ne naît pas donneur d’organes. On le devient ou non par l’éducation, les apprentissages, l’expérience de la vie, etc., et en connaissance de cause. Le don ne s’oblige pas. Il s’agit d’un acte de volonté et de liberté. Si la présomption de consentement est un humanisme, elle reste délicate dans son application. Averti des enjeux, garant de l’intérêt général, le législateur facilite le don et le prélèvement en faveur des greffes tout en fixant les principes fondamentaux à respecter, les modalités à mettre en œuvre, les limites à ne pas dépasser. La prise en charge médicale est codifiée, mais insuffisamment enseignée. Le diagnostic de la mort encéphalique comme la réanimation d’un donneur décédé ne s’improvisent pas. Ils sont la condition du prélèvement et des résultats de la greffe. Centralité du processus de don, l’entretien avec les proches ne tolère ni amateurisme, ni laxisme, ni radicalité. C’est un acte professionnel total où se déploient des connaissances, des qualités humaines et une intelligence sensible. Le respect des volontés du défunt prime, celui du souhait de ses proches ne s’impose pas, mais ne peut être négligé. Convenir du don d’organe avec les proches est une modalité à enseigner et à introduire dans les entretiens. Elle n’affecte en rien le régime de la présomption de consentement, si elle est enseignée avec les éléments de langage et de posture appropriés. L’entretien avec la famille d’un donneur potentiel d’organes renvoie à l’humanité et à l’art de soigner. [résumé d'éditeur]
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