Résumé :
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Objectifs : Les échelles d’évaluation des comportements autistiques, l’échelle ECA et sa version révisée ECA-R, ont été développées et validées dans les années 1980-1990. L’ECA-R est un outil encore aujourd’hui utilisé quotidiennement par les équipes cliniques en France et à l’étranger et répertorié dans les recommandations de la Haute Autorité de Santé de 2018. L’évolution des connaissances dans le domaine du neurodéveloppement et du trouble du spectre de l’autisme (TSA), ainsi que la nécessité de la prise en compte des observations en milieu écologique par les aidants familiaux, ont amené à faire évoluer l’échelle ECA-R afin de la maintenir au premier plan des outils cliniques dans le champ de l’autisme. Cet article présente la construction et la validation de la seconde version de l’échelle d’évaluation des comportements autistiques, l’échelle ECA2, ainsi que de l’échelle ECA2-P cotée par les parents. Méthodes : La validité de structure de l’échelle ECA2 a été étudiée dans une population de 244 enfants et adolescents TSA selon les critères du DSM-5, âgés de 30 mois à 18 ans. La validité discriminante de l’échelle a été quant à elle analysée au regard d’une population de 86 patients de même âge présentant un trouble du neurodéveloppement (TND) sans comorbidité de TSA. Résultats : L’échelle ECA2, composée de 30 items, est bidimensionnelle, comme l’était l’échelle ECA-R. Les deux dimensions, intitulées “Interaction” (11 items) et “Modulation” (11 items) expliquent 41,7 % de la variance totale. Elles décrivent globalement la sévérité de l’autisme et elles sont, comparativement à l’ancienne version, plus spécifiquement en accord avec les deux dimensions du DSM-5 pour le TSA. Elles ont une consistance interne élevée (respectivement 0,927 et 0,850), ainsi qu’une excellente fidélité inter-cotateurs (respectivement 0,932 et 0,897). L’échelle ECA2-P s’avère pour sa part un outil aisément cotable par les parents, la dimension “Modulation” de l’ECA2 étant plus fortement cotée par les parents que par les professionnels, ceci en lien avec l’importance de l’hyperactivité des patients. Enfin, l’échelle ECA2 présente aussi une bonne sensibilité et une bonne spécificité (respectivement 0,758 et 0,767). Conclusions : L’échelle ECA2 pour l’enfant et l’adolescent présente de bonnes qualités psychométriques et répond de façon très adaptée, du fait de sa valence bidimensionnelle, à l’actualisation des descriptions cliniques de l’autisme dans le DSM-5. Elle permet non seulement d’identifier le TSA dans ses différentes formes cliniques au sein des TND mais également, avec une bonne spécificité, d’aider à écarter le diagnostic. Enfin la version remplie par les parents permet de les associer à l’évaluation tout en élargissant le contexte de cotation, ce qui facilite le meilleur ajustement du projet thérapeutique individualisé. Elle représente ainsi un outil clinique majeur pour les praticiens tant dans la démarche diagnostique que pour le suivi thérapeutique. [Résumé d'auteur]
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