Résumé :
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Objectifs : Dans ce travail, nous nous sommes proposés d’évaluer l’auto-stigmatisation chez les patients atteints de trouble bipolaire, de relever les facteurs sociodémographiques et cliniques qui lui sont associés et d’étudier l’impact de l’auto-stigmatisation sur le fonctionnement de ces patients. Méthodes : Nous avons mené une étude transversale, descriptive et analytique incluant 61 patients atteints de trouble bipolaire qui se sont présentés à la consultation de post-cure. Nous avons utilisé l’internalized stigma of mental illness (ISMI) pour étudier l’auto-stigmatisation, et le functioning assessment short test (FAST) pour l’étude du fonctionnement. Résultats : L’âge moyen des patients était de 43,4 ans. Le sexe ratio était de 2,4. Plus de la moitié de nos patients (59 %) étaient auto-stigmatisés. L’évaluation du fonctionnement a permis d’estimer une déficience globale chez plus des deux tiers des patients (71 %). Des scores moyens d’auto-stigmatisation significativement plus élevés étaient retrouvés chez les patients célibataires ou divorcés, ceux à bas niveau socio-économique, et en présence d’antécédents judiciaires. En outre, le score moyen d’auto-stigmatisation était associé à un nombre total plus élevé des épisodes thymiques et des hospitalisations, à une durée cumulée plus longue des hospitalisations, à une durée plus courte de la dernière rémission et à un fonctionnement plus altéré. Conclusions : Notre étude souligne la nécessité d’œuvrer afin de mettre en place des modalités de prise en charge, visant à lutter contre l’auto-stigmatisation des patients atteints de trouble bipolaire et à atténuer ses conséquences négatives sur le cours évolutif de la maladie et le fonctionnement des patients. [Résumé d'auteur]
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