Résumé :
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La mémoire n’est pas un stock d’éléments abstraits immuables, mais plutôt un réseau sémantique et symbolique en constante évolution. Les traces mnésiques sont partiellement constituées d’informations motrices et sensorielles. Elles s’ajoutent aux événements, aux émotions vécues dans le contexte de l’apprentissage. Elles sont modifiées à chaque rappel en incorporant les nouvelles perceptions sensori-motrices du monde extérieur. Les souvenirs sont réactivés à travers des schémas sensori-moteurs initialement associés à des événements lors de l’encodage. Ils sont incarnés et situés dans les systèmes sensitivo-moteurs présents ou préalablement acquis. L’influence sensori-motrice est partielle et son étendue exacte reste encore insuffisamment connue. Elle est présentée dans la première partie de cet article. Dans une approche phénoménologique, la construction du sens de la représentation mentale à la source d’un épisode mémorisé implique la perception des organes des sens et la proprioception, l’intégration de leur ressenti dans une image mentale conscientisée. L’ensemble du processus réalise une expérience singulière pour chaque individu. La mémoire et les processus cognitifs sont influencés par le corps et les sensations qu’il perçoit. [résumé d'auteurs]
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