Résumé :
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La psychiatrie est une spécialité médicale majeure du fait de son impact humain et social, qui traverse depuis des années une crise grave restée longtemps ignorée. Certains mouvements sociaux dans les hôpitaux et l’augmentation des besoins depuis la pandémie de la Covid-19 ont conduit à mettre en lumière les dysfonctionnements de ce secteur, et à amorcer des plans et des mesures spécifiques. Parmi celles-ci, depuis 2017, on peut citer la création d’une délégation ministérielle à la santé mentale et à la psychiatrie, l’élaboration d’une feuille de route comportant plusieurs dizaines de mesures organisationnelles, et de nouvelles annonces fin 2021 lors des Assises de la santé mentale en présence du président de la République. Même s’il est encore trop tôt pour en apprécier les effets réels, on peut considérer d’un côté que ces mesures marquent une attention assez inédite à ce domaine trop souvent délaissé, mais de l’autre que les efforts annoncés sont loin d’être suffisants pour résorber tous les manques et retards accumulés sur l’ensemble du territoire et dans toutes les populations concernées. De plus, on peut déplorer l’absence de vision à long terme d’une politique de santé mentale englobant tous ses aspects médicaux, sociaux et éthiques qui devraient faire l’objet d’une loi-cadre spécifique et d’une programmation interministérielle.
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