2 Recherche-action « Troubles du comportement et handicap mental sévère » : Analyse de 25 itinéraires de personnes en situation de handicap intellectuel sévère, ayant été accompagnées vers une réduction significative de troubles sévères du comportement
Editeur : | LYON : Réseau Lucioles |
Auteur(s) : | LACAU Jean-Marie ; MARTINET M, Aut. ; DETRAUX Jean-Jacques ; GERLACH D ; MERUCCI Margherita ; FRATTINI G |
Année de publication : | 2018 |
Pages : | 158 |
Notes : | Par cette recherche-action, Réseau-Lucioles a souhaité apporter des pistes de solutions concrètes issues des pratiques du terrain pour aider les personnes avec déficience intellectuelle sévère et leurs aidants, c’est-à-dire les familles et les professionnels. Pour ce faire, Réseau-Lucioles a choisi d’analyser a posteriori 25 itinéraires de personnes avec déficience intellectuelle sévère ayant été accompagnées vers une réduction significative de leurs troubles sévères du comportement. Chacun des 25 itinéraires identifiés a été reconstitué à travers trois entretiens semi-directifs conduits, si possible à chaque fois, avec un référent familial, un référent éducatif et un référent médical. |
Mots-clés : | ACCOMPAGNEMENT ; ANALYSE DES DONNEES ; DEFICIENCE ; RECHERCHE QUALITATIVE ; TROUBLE DU COMPORTEMENT ; |
Résumé : |
Les personnes ayant un handicap mental sévère présentent plus de risques de connaître des troubles du comportement ou psychiatriques comparativement à la population générale.
Sous cette appellation "handicap mental sévère", nous désignons des enfants ou adultes ayant un handicap complexe s’accompagnant de restrictions majeures de l'autonomie; ces personnes n’ont pas accès à la parole, ont une déficience intellectuelle sévère à profonde s'accompagnant d'un handicap moteur plus ou moins important. Les troubles du comportement qu’elles peuvent développer sont la « violence » envers les autres ou envers elles-mêmes, la destruction d’objets ou au contraire le repli sur elles-mêmes, l’exacerbation de stéréotypies. Ces comportements dérangeants et inadaptés dans les milieux dans lesquels ils se produisent, ces comportements-problèmes autrement appelés "comportements-défis" sont difficilement gérés dans les établissements médico-sociaux, lesquels peinent à réaliser un diagnostic différentiel en raison d’une faible disponibilité d’outils fiables, et surtout du peu de maitrise par les professionnels des outils existants. En outre, la plupart des recherches montrent que peu de stratégies sont réellement efficientes pour faire disparaître ou même simplement diminuer de manière significative ces comportements. Encore trop souvent, les solutions institutionnelles trouvées sont la prescription de psychotropes sur le long terme sans réévaluation, la mise en sécurité en hôpital psychiatrique, le retour au domicile des parents, la contention physique momentanée ou prolongée... Si certaines de ces solutions sont parfois transitoirement nécessaires, elles peuvent conduire les équipes à ne pas rechercher suffisamment l'origine de ces manifestations: douleur non diagnostiquée, angoisses ou déstabilisation face à une agression, inactivité, environnement mal compris ou subi, manque de coordination, qualité de la relation entre les différents aidants, mal être.. En amont, les familles et professionnels n’ont pas toujours su prévenir ces troubles et lorsque ceux-ci sont installés, il n’est pas évident d’apporter des réponses adaptées pour les réduire. |