Résumé :
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Par le vote de la loi du 5 juillet 2011, modifiée par la loi n° 2013-869 du 27 septembre 2013, les ‘soins sous contrainte’ sont devenus ‘soins sans consentement’. Ainsi, sous l’effet de ce glissement sémantique, ces soins ne se réfèrent plus à la violence de la loi, mais à la mauvaise volonté du patient. Il ne s’agit plus de force de loi, mais de défaillance, sinon de défaut, du patient. On peut y entendre la mise au pas de la loi, forcément violente – mais structurante ? –, par l’asepsie moralisatrice d’une ‘bonne gouvernance’ et de ses ‘bonnes pratiques’ dans un monde courtois, quitte à en être hypocrite, mais aussi la culpabilisation du fou, qui manquerait de convenance à ne pas respecter les conventions gages du bon sens et des bonnes mœurs. Ce retournement, probablement destiné – en tout cas c’est une de ses conséquences – à masquer ou à justifier aux yeux de la population comme des soignants l’aspect répressif de l’internement, en fait, de façon ubuesque, des insensés la raison, et des irresponsables les responsables. [Premières lignes du chapitre]
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