Résumé :
|
La garde à vue est une mesure policière prise à l'encontre d'un individu suspecté d'avoir commis ou une infraction. Le peu d'études scientifiques portant sur l'état de santé des personnes placées en garde à vue présentent les troubles psychiques comme faisant partie des plus représentés. Au cours de la garde à vue, un psychiatre peut être réquisitionné pour réaliser un examen du comportement. Cet examen a pour but d'évaluer l'état psychique au regard de la nécessité d'une hospitalisation. L'examen du comportement n'est pas une expertise et ne concerne que la compatibilité du sujet à la garde à vue sans présupposer de sa responsabilité pénale. En apparence simple, la pratique de cet examen confronte à de nombreuses difficultés. Son cadre, ses modalités de réalisation et la clinique parfois complexe et changeante mêlant troubles psychiatriques éventuellement transitoires et expressions psychopathologiques induites par le contexte coercitif limitent l'évaluation et impactent la prise en charge d'aval. Ces limites éclairent l'intérêt de structures permettant une évaluation prolongée à l'image de l'infirmerie psychiatrique de la préfecture de police de Paris. Parce que restreint à l'évaluation de la compatibilité, cet examen néglige les personnes compatibles présentant des troubles psychiques. Si ces individus sont rarement vus par un psychiatre pendant la garde à vue, ils peuvent être examinés par un médecin légiste. Quelle qu'elle soit, cette rencontre avec un professionnel de santé peut fournir une occasion d'inciter ou de soutenir une démarche de soin. Cette possibilité nécessite cependant d'être davantage réfléchie quant à sa pertinence et sa mise en pratique. Nous l'envisagerons au travers d'exemples cliniques et de l’expérience de la mise en place, pendant 3 mois, de consultations psychiatriques post-garde à vue. [résumé d'auteur]
|