Résumé :
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Si une meilleure appréhension des nuances du spectre reliant le normal au pathologique semble acquise aujourd'hui, certaines situations comme celles de l'intersexuation demeurent problématiques et imposent des interrogations légitimes sur les modalités d'intervention du corps médical. Elle se caractérise par la variations du développement sexuel tant au niveau des organes génitaux que des caractéristiques sexuelles globales. Depuis les années 1950, sa prise en charge repose sur des actes médicaux lourds dans les premières années de vie et tout au long de l'enfance et l'adolescence, souvent non consentis par l'enfant, tels que des opérations chirurgicales répétées, des traitement hormonaux et des dilatations vaginales. Au début des années 2000, la naissance d'associations partant les intérêts de personnes intersexes et la diffusion de témoignages visant à alerter l'opinion publique ont mis en lumière les conséquences et limites de ce paradigme de conformation sexuée précoce systématique. Ces actes, pratiqués et défendus par certains spécialistes aujourd'hui font l'objet de débats. C'est pourquoi nous proposons une analyse des enjeux éthiques de la situation s'inscrivant dans le débat actuel sur les modalités de prise en charge. Se dessinerait donc une réorganisation du parcours de soin fondé sur une approche bio-psycho-sociale raisonnée et encadrée permettant d'éviter l'interventionnisme systématique et de permettre un réel libre choix des patients.[Résumé d'auteur]
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