Résumé :
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Ces dernières années, l’approche réseau de la psychopathologie a été proposée comme moyen alternatif de conceptualiser les troubles mentaux. Dans cette approche, les troubles mentaux résultent d’interactions directes entre les symptômes. Bien que l’approche réseau ait conduit à de nombreuses nouvelles méthodologies et à des applications notables, elle n’a pas encore été entièrement formulée en tant que théorie scientifique des troubles mentaux. L’article présent vise à développer une telle théorie, en postulant un ensemble limité de principes théoriques concernant la structure et la dynamique des réseaux de symptômes. La notion de lien causal, constituée par les symptômes de la psychopathologie, est au centre de cette théorie par le biais d’un certain nombre de mécanismes biologiques, psychologiques et sociaux. Si ces relations de cause à effet sont suffisamment fortes, les symptômes peuvent générer un niveau de rétroaction qui les auto-entretient. Dans ce cas, le réseau peut rester bloqué dans un état pathologique. La théorie des réseaux considère qu’il s’agit d’une caractéristique générale pour les troubles mentaux et que l’on peut donc comprendre ces derniers comme des états alternatifs stables de réseaux de symptômes fortement connectés. Cette idée conduit naturellement à un modèle général de la psychopathologie, intégrant à la fois un modèle explicatif commun pour les troubles mentaux et une nouvelle définition des concepts associés comme ceux de santé mentale, de résilience, de vulnérabilité et de handicap. En outre, la théorie des réseaux a des implications directes sur la manière de comprendre le diagnostic et le traitement, et elle suggère des pistes prometteuses pour les recherches futures en psychiatrie et dans les disciplines qui lui sont associées. [Résumé d'auteur]
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