Résumé :
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Si l’entrée des femmes dans le discours y a rendu leur participation de plus en plus sensible, leurs dits de plus en plus audibles, et si elles peuvent choisir de s’y inscrire entièrement, leur féminité ne s’y inscrit pas toute. Longtemps dessinée avant que dite, longtemps dite avant qu’elle ne dise, la féminité reçut de Freud le nom de continent noir, celui d‘une approximation car elle n’habite pas l’Afrique mais tout près des discours. Les féminités peuplent les lieux où se tient l’au-delà de leur grammaire phallique. Elles sont de tout temps au contact étroit du discours, demeurent dans les marges où gîtent ses causes, résident en ses horizons. Elles sont au coeur de ce qui en programme les actes, en engendre les dires, cause les désirs qu’ils agencent, enfante les jouissances qu’ils distribuent. C’est parce qu’une femme n’est pas toute dans la fonction phallique du discours, parce qu’elle ne veut pas tout de son offre et de sa prise, qu’elle y intervient autrement et travaille à tresser autrement les noeuds de l’amour. L’Histoire recèle les féminités comme jouissances hors langage des corps qui habitent le langage. Les discours ont de tout temps forgé des mythes féminins universels qui ne sauraient exister, la mystique en a approché la logique d'une manière qui fait énigme, la littérature en articule parfois des termes singuliers, l'expérience réelle les rencontre une à une [4ième de couv.]
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