Notes :
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En France,les débats sur la délinquance occupent l’une des premières lignes de l’actualité. La surenchère politique sur la question de l’insécurité et les évènements sociaux tels l’embrasement des banlieues en 2005 ont participé à renforcer la focale sociétale sur le phénomène délinquant et surtout sur la délinquance des mineurs ses dernières années.Ses facteurs, les moyens de lutte et surtout l’efficacité des appareils en charge de la sanctionner et la prévenir sont constamment questionnés dans les media. Différents de la justice des majeurs,la justice des mineurs est une justice d’exception, en phase avec l’âge et le profil caractéristique de ces délinquants. En effet,basée sur l’ordonnance du 2 février 1945(cf. Annexe 3)relative à l’enfance délinquante, la justice pénale des mineurs affirme comme principe fondamental, la priorité de l’éducatif sur le répressif. Dans la pratique, elle prend en charge en majorité des garçons. Ils représentent 95% des incarcérations, et 88% des suivis par les services de la Protection judiciaire de la jeunesse(PJJ)chargés de la mise en œuvre des différentes mesures,sanction et peines prononcées. Cependant,les filles ne sont pas absentes de la justice des mineurs, seulement,elles sont peu représentées en matière pénale contrairement aux procédures en assistance éducative(cf. Annexe 4)où elles sont massivement présentes et où l’écart entre garçons et filles se réduit considérablement(57% de garçons et 43% des filles). En effet, la justice des mineurs revêt cette caractéristique bicéphale, notamment à travers la personne du juge des enfants (JE), de traiter aussi bien des questions relatives à l’enfance délinquante que celles concernant les enfants en danger. La surreprésentation des garçons en justice pénale et la présence massive des filles en justice civile des mineurs entretiennent une double image: d’une part l’image d’une délinquance différente selon le sexe; les filles commettant des délits moins nombreux et moins graves que les garçons et vice-versa. D’autre part, corollaire de la première image, l’image d’un système pénal intervenant différemment selon le sexe, notamment sur sanctionnant les garçons tandis qu’elle protège les filles. Mais la délinquance des filles est-elle spécifique aux filles? Et le système pénal des mineurs opère-t-il sur la base d’une spécificité de genre?
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