Résumé :
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Cet article propose de revisiter la question première en musicothérapie du passage de la communication non verbale à l’émergence de l’expression verbale : comment (re)construire une parole, fondée sur une pensée singulière, identitaire lorsqu’elle est empêchée ? Le contexte clinique particulier de la rééducation neurologique, à l’origine de notre réflexion, permet d’orienter cette question autour du geste, préoccupation majeure après un accident vasculaire cérébral, et autour du traumatisme qui empêche la pensée et du deuil du soi d’avant qui laisse sans voix. Les travaux de Marcel Jousse, anthropologue, qui relient la pensée et le langage aux gestes de l’anthropos, éclairent cette question. Son œuvre est cependant peu évoquée dans le corpus théorique de la musicothérapie. Or, elle peut s’accorder avec d’autres approches épistémologiques de la musique : philosophique, psychanalytique, neurophysiologique, neuropsychologique …et nous citons les auteurs tels Francis Wolff, Edith Lecourt, Gabriel Rousteau, Catherine Morin… Ce faisant, nous réaffirmons la spécificité de la musicothérapie qui, au-delà des techniques de rééducation de la sphère auditive et émotionnelle, est ab ovo et in fine, un soin du sujet pensant dans sa singularité et son identité. [résumé d'éditeur]
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