Résumé :
|
Finir sa vie en Ehpad ou en unité de soins de longue durée (USLD) représente, pour la majorité d’entre nous, le pire… Même si cela ne concerne que 10 % des personnes âgées de plus de 75 ans, ces établissements où se trouvent rassemblées, « concentrationnées » (comme le dit le professeur Régis Aubry), des personnes fragiles, malades, handicapées, et âgées de surcroît, font peur. Déjà, la perspective de vieillir en étant « dépendant » est redoutée avec son cortège de représentations négatives : perte de capacités physiques et intellectuelles, dégradation progressive avant la mort, angoisse de perdre son identité, peur d’être une charge. Ces unités de long séjour concentrent la grande dépendance, la grande vulnérabilité… et nos peurs. Elles sont des lieux de soins où la mort, souvent refoulée, est omniprésente ; elles sont aussi des lieux de vie, mais dans quelles conditions ? Comment y vieillir, séparé du reste de la société dans un monde étrange où il n’y a que des « vieux », où plus de 60 % des résidents (80 % en USLD) ont des troubles cognitifs ? Comment se sentir vivant, existant, malgré la fragilité et les troubles ? Comment rester en lien avec ceux qu’on aime ? Comment garder une place dans la société ?[premières lignes de l'article]
|