Résumé :
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Infirmier à l’Ehpad de Chomérac depuis 2011, j’ai la chance d’avoir été mis par mon établissement à disposition de l’équipe mobile de soins palliatifs du centre hospitalier de Privas. Je parle de chance car je suis bien conscient d’occuper une position très privilégiée : en effet, depuis août 2017, j’ai pu à la fois profiter du caractère extrêmement enrichissant de l’équipe mobile (à mi-temps) tout en continuant à prendre soin de « mes » résidents. Le coût de cette situation n’est pas moindre pour autant : il m’est plus difficile de me sentir aussi bien en place qu’auparavant, tant les activités sont variées et les repères difficiles à (re)trouver. Le prix à payer est encore, et surtout, que la nature de ma relation aux résidents a profondément changé, qu’ils me reconnaissent moins comme visage familier. Malgré mes efforts quotidiennement renouvelés, il me semble avoir perdu, en partie du moins, la complicité qui s’était parfois progressivement et prudemment installée… Du coup, ils me manquent, mes papis et mes mamies… Est-il possible qu’un infirmier en Ehpad se mette à penser son métier à partir de ce sentiment de manque ?[premières lignes]
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