Résumé :
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La tentative de suicide chez les adolescents, au-delà du problème de santé publique qu'elle représente, pose la question de la prévention primaire. L'objectif de ce travail est de s'intéresser à certains facteurs de risque de la tentative de suicide à l'adolescence et de comprendre comment ils s'articulent afin de proposer des mesures de prévention.Partant du concept de l'adéquation de l'ajustement , Goodness of fit, selon lequel il y aurait une potentialité à la psychopathologie dès lors qu'il y a une incompatibilité trop importante entre le tempérament de l'enfant et les exigences environnementales et notamment familiales, nous avons émis l'hypothèse que la tentative de suicide à l'adolescence venait marquer un grave défaut de l'adéquation de l'ajustement. Afin de vérifier cette hypothèse, nous avons mené une étude auprès de 30 adolescents âgés de 13 à 20 ans hospitalisés dans un service spécialisé à Bordeaux. Tous répondaient aux critères du DSM IV pour l'épisode dépressif majeur. Nous avons comparé les adolescents ayant un antécédent de tentative de suicide aux adolescents sans antécédent de tentative de suicide en nous intéressant à leur tempérament, mesuré par le junior Temperament and Inventory et aux relations parents-enfants évaluées par le Questionnaire d'évaluation des relations parents-enfants. Notre hypothèse a été confirmé pour l’interaction entre un trait de tempérament, recherche de nouveauté, et un type de relation parents-enfants, surprotection maternelle, dans le sens où l'interaction entre le score de recherche de nouveauté élevé est un score de surprotection maternelle élevé est associée avec l’événement tentative de suicide. Dans un souci de prévention il semblerait donc plus pertinent d'essayer de modifier le style éducatif d'un ou des parents grâce à une aide éducative par exemple, plutôt que le tempérament de l’adolescent qui, par définition, est stable dans le temps et peu modifiable. Résumé de l'auteur.
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