Résumé :
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L’approche attachementiste avec ses différentes modélisations théoriques constitue un paradigme novateur pour étudier la criminalité sous ses diverses facettes. Les recherches au sujet de l’importance des styles d’attachement dans l’apparition d’agissements violents, délictuels et/ou criminels demeurent néanmoins source de nombreuses discussions. Aussi, le présent article se propose-t-il de venir présenter et clarifier l’état actuel des connaissances à propos des relations entre attachement et mode d’agir criminel. Une revue systématique de la littérature venant recenser l’ensemble des méta-analyses et revues publiées au cours de ces vingt dernières années – soit de 1998 à 2018 inclusivement – a été réalisée, afin de questionner la valeur clinique, voire explicative, des divers styles d’attachement relativement à un certain type de passage à l’acte. Les bases bibliographiques Science Direct, PsycInfo, PsycArticles, EMBASE et PubMed ont été examinées à l’aide des mots-clés et opérateurs booléens suivants : (attachment style ) AND (criminal behaviour ) AND (offenders ). Les données issues de cette littérature foisonnante et controversée indiquent tout d’abord qu’un style d’attachement insecure se révèle être significativement associé à l’ensemble des types de criminalité (actes violents, violences sexuelles, violences conjugales, transgressions), et ce quel que soit le genre ou l’âge considérés. Les résultats recensés permettent en outre de tisser un réseau de correspondances et d’intrications entre certains patterns d’attachement particuliers et des agir criminels donnés ; les auteurs de violences sexuelles se caractérisant notamment par un style d’attachement plus anxieux comparativement aux auteurs d’infractions de nature violente, eux-mêmes plus insécurisés dans leurs relations que les auteurs de violences non sexuelles, soulignant ainsi le rôle – et la valeur discriminante – de la dynamique d’attachement dans le caractère protéiforme des actes délictuels et/ou criminels.[résumé d’auteur]
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