Résumé :
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La « désinstitutionalisation » a pénétré les politiques publiques françaises en matière de santé mentale, et un retour sur la polysémie du terme d’institution est nécessaire afin que la psychiatrie française ne perde pas le lien à son histoire et puisse continuer à innover dans son organisation. Dans le cadre de notre recherche de doctorat, nous avons conduit une étude de documents portant sur des articles provenant de plusieurs disciplines des sciences humaines et sociales, ainsi que sur le corpus de la psychothérapie institutionnelle de 1952 à la fin des années 1990, afin de comprendre la polysémie et les divers usages du terme institution. Si la sociologie et l’économie institutionnaliste considèrent l’institution avant tout dans son sens statique, l’assimilant à un ensemble de règles régissant des comportements, une partie de la philosophie et de la psychologie clinique lui prête une vie et assimile plutôt l’institution à un écosystème, véritable organisme vivant. La spécificité française du sens du terme institution, pris avant tout comme un processus et non comme son résultat, a été mise à mal avec l’importation du sens anglo-saxon du terme, plus axé sur le bâti et confondu, dans le champ de la psychiatrie, avec l’hôpital psychiatrique lui-même. Dans un contexte de développement massif des réseaux et des partenariats entre structures sanitaires, médico-sociales et de droit commun, nous plaidons pour une réhabilitation du terme d’institution afin de penser une psychothérapie « trans-institutionnelle » connectée aux principe du secteur.[résumé d'éditeur]
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