Résumé :
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Si pendant longtemps, la sexualité des personnes âgées ou en situation de handicap n'était pas même évoquée, mais plutôt laissée sous une chape de plomb, les temps ont changé. Des débats sont organisés au sein des organismes de formation ou au coeur des établissements médico-sociaux, les professionnels sont de plus en plus formés et sensibilisés. Dans le même temps, l'APPAS a été créée par Marcel Nuss pour justement permettre à des personnes particulièrement vulnérables d'avoir accès à une vie intime, sensuelle et/ou sexuelle en militant pour l'accompagnement sexuel, qui n'est pas autorisé en France. Malgré ces avancées , 50 ans après la libération sexuelle, en France, il reste des tabous qui ne parviennent pas à tomber, notamment dans les établissements médico-sociaux. Car dans la pratique, les chambres des usagers sont dans leur grande majorité équipées de lit de taille enfant (90 cm), des rondes sont organisées pour éviter que les résidents ne quittent leur chambre (pour leur sécurité), les soignants entrent encore sans frapper ou sans attendre une réponse. Comment des couples peuvent-ils alors se former et passer du temps sereinement ensemble dans cet environnement où les professionnels sont omniprésents et où le poids de l'institution pèse encore bien lourd ? La question du consentement est évidemment centrale face à des personnes souffrant de troubles cognitifs, de la maladie d'Alzheimer ou des jeunes adultes avec un handicap intellectuel. Ainsi, le droit à l'intimité est irrémédiablement contrebalancé dans la réalité par la question de la sécurité ou des risques encourus face à une population dite vulnérable. Les professionnels doivent également faire face à des familles "qui veulent tout savoir" et qui n'acceptent pas que leur enfant soit devenu adulte et ait une vie sexuelle ou que leur parent veuf ou non puisse refaire leur vie...Et pourtant, la sexualité fait partie de la vie des établissements, de la vie des résidents. Impossible de la nier, alors comment l'accompagner ? C'est toute la question qui se pose. Au quotidien, les établissements qui se sont saisis de la problématique , se sont dotés d'outils et ont formé leurs équipes, sont ceux où les résidents peuvent vivre librement leur sexualité, comme tout un chacun. [Résumé d'auteur]
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