Résumé :
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En psychanalyse, comme en littérature, il est un certain nombre d’œuvres, malheureusement trop rares, qui apportent autant à la relecture qu’à la découverte. Il en est même qu’on peut lire de nombreuses fois, en découvrant chaque fois de nouvelles perspectives. C’est ce qui m’est arrivé en relisant l’œuvre de Michel de M’Uzan, dans l’attente de sa venue à Annecy. J’avais déjà à l’idée quelques-unes de ses formulations qui m’étaient restées en mémoire sur le temps et le processus de la cure, mais ce n’est qu’à la relecture que je me suis aperçu à quel point c’était toute son œuvre qui était imprégnée d’une dimension qui ne m’était pas apparue aussi nettement jusque-là, celle de la profondeur temporelle de notre vie psychique. Pour en faire sentir la richesse, je décrirai trois modes temporels qui insistent d’un bout à l’autre de son œuvre : l’arrêt du temps dans la répétition, chez les esclaves de la quantité ; le processus d’élaboration psychique progressif, garant d’un bon fonctionnement mental ; et enfin les effets apparents de paradoxes temporels produits par la chimère analytique, la créativité artistique et certains moments mutatifs de la vie.[Premières lignes]
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