Résumé :
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‘Le privilège masculin est aussi un piège et il trouve sa contrepartie dans la tension et la contention permanentes, parfois poussées jusqu’à l’absurde, qu’impose à chaque homme le devoir d’affirmer en toute circonstance sa virilité (…). La virilité, entendue comme capacité reproductive, sexuelle et sociale, mais aussi comme aptitude au combat et à l’exercice de la violence est avant tout une charge. (…) Tout concourt ainsi à faire de l’idéal impossible de virilité le principe d’une immense vulnérabilité’ (1998, p. 75 & 76). Bourdieu problématise ainsi avec force la solidité supposée évidente des fondements du désir masculin, de son excitation et de son plaisir. Le contre-investissement de toute castration et de toute passivité, de tout manque et de tout creux, se révèle un aménagement dommageable, notamment lorsque la réalité externe, en de multiples dimensions comme y invite-contraint le fait de vieillir, de tomber malade, concourt de façon inéluctable à mettre à l’épreuve la capacité d’endurer de perdre et de se laisser faire. [extrait de l’article]
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