Résumé :
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De nos jours, la notion de violence occupe une place de plus en plus grande dans le champ psychiatrique et psychopathologique qui mérite d’être interrogée. D’abord repérée comme un « comportement violent » se prêtant à une analyse psychanalytique, la violence a été un objet d’étude psychopathologique aux frontières de la criminalité et de la psychopathologie, pour devenir une quasi-entité clinique avec la notion de « patient violent », dont la dangerosité doit être évaluée, qui fait suite à celle de « malade difficile ». L’étude des développements des travaux psychanalytiques sur la psychopathologie de l’agir redonnent une dynamique psychique et un sens au passage à l’acte devenu une modalité d’expression de la souffrance psychique en devenant un passage par l’acte porté par des processus psychiques complexes. L’extension de la notion de « patient violent » abrase les riches notions sémiologiques issues de l’observation psychiatrique classique. L’agitation, la fureur, le raptus, l’état confusionnel, ou l’accès aigu d’angoisse peuvent gagner à être relus avec l’éclairage psychopathologique actuel et permettre de rétablir une pensée clinique organisatrice des pratiques de soins. La réponse institutionnelle, qui contraint les corps et isole de la société, souligne, en négatif, que la clinique de la violence est avant tout une clinique du corps et de la rencontre intersubjective marquée par des angoisses massives. C’est en redonnant une place au corps et à l’acte dans l’expression de « terreurs agonistiques » que l’on peut retrouver une sémiologie clinique faisant sortir la violence d’une vision unique et menaçante.[Résumé d'éditeur]
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